Confronter la réalité d’un enfant exposé à des contenus choquants sur internet ou à la télévision est un défi majeur pour les parents d’aujourd’hui. 

Que faire lorsque votre enfant tombe sur des images ou des messages inappropriés. Allant de la violence au harcèlement, en passant par des contenus à caractère sexuel explicite ou des incitations au trouble alimentaire ? 

La question est d’autant plus pertinente que ces expériences peuvent sérieusement affecter la santé mentale de l’enfant. Comme le souligne le Dr Janis Whitlock, conseillère principale à The Jed Foundation (JED), une organisation engagée dans la protection de la santé mentale des jeunes.

La première étape vers une gestion saine de ces situations délicates est d’instaurer un dialogue ouvert et non jugeant. Encouragez votre enfant à partager ses découvertes en ligne, même si le sujet peut sembler gênant ou difficile à aborder. 

Reconnaître les émotions complexes que peut ressentir votre enfant est essentiel pour naviguer à travers ces eaux troubles. Le Centre pour l’Éducation aux Médias et à l’Information (CLEMI) et des experts comme le psychiatre Serge Tisseron et l’enseignante-chercheuse Isabelle Féroc Dumez recommandent une approche empathique et bienveillante pour aider les enfants à surmonter le choc.

Voici quelques conseils pratiques :

Première règle d’or : votre porte est toujours ouverte

Faites savoir à vos enfants qu’ils peuvent venir parler de ce qu’ils trouvent en ligne, sans crainte de se faire juger. Si le sujet les préoccupe, c’est souvent le signe qu’il est temps d’en parler. Et oui, même si ça implique d’aborder des sujets parfois délicats.

Un dialogue adapté à l’âge 

Le dialogue est crucial, mais doit être ajusté en fonction de l’âge de l’enfant. Expliquez, par exemple, que certaines représentations ne reflètent pas la réalité.

Démystifiez la violence 

Face à la banalisation de la violence dans les médias, il est important de reconnaître la légitimité de la peur qu’elle suscite chez votre enfant. Discutez ensemble du fait que la violence n’est pas un jeu. Qu’elle n’est pas forcément synonyme de courage et ne doit pas être glorifiée. Rappelez-lui aussi que les vrais héros sont ceux qui savent montrer de l’empathie et régler leurs conflits sans partir en guerre.

Différenciez fiction et réalité 

Aidez votre enfant à distinguer la réalité de la fiction. Surtout pour les plus jeunes susceptibles d’être perturbés par des contenus fantastiques ou effrayants.

Dans le cas de contenus pornographiques, expliquez que ce qu’on voit en ligne n’est pas la réalité. Les relations sont basées sur l’affection et le respect, pas sur ce qu’on peut trouver dans les méandres d’internet.

Pas de tabou sur les émotions

Si votre enfant vous dit qu’il est à la fois intrigué et dégoûté par ce qu’il a vu, c’est normal. On trouve de tout sur Internet. Montrez-lui que c’est normal de ressentir tout et son contraire, et que ces contenus chocs attirent justement parce qu’ils sont… choquants.

Gestion du stress post-exposition 

Encouragez des activités comme le dessin pour aider votre enfant à exprimer et gérer son stress. Instaurer des rituels apaisants, comme la lecture d’une histoire avant le coucher, peut également contribuer à son bien-être émotionnel.

Acteurs de leur propre sécurité

Impliquez-les dans le signalement des contenus problématiques via Pharos ou le site du CSA. C’est une bonne manière de les responsabiliser et de leur montrer qu’ils ont un rôle à jouer.

Soutien professionnel 

Si les images auxquelles votre enfant a été exposé continuent de le perturber, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé mentale. L’implication de votre enfant dans cette démarche peut faciliter sa guérison.

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