Tinder perd l’outil qu’il utilise pour les vérifications des antécédents de ses membres.

L’outil de vérification des antécédents de Tinder, développé par le groupe Match en collaboration avec Garbo, une organisation non lucrative fondée par des femmes, est en train de fermer ses portes.

La disparition de cet outil survient après une collaboration débutée en 2019 entre Match Group et Garbo, qui prévoit de fermer son outil consommateur. 

Cette collaboration avait pour objectif d’offrir un niveau de sécurité supplémentaire aux utilisateurs de Tinder en permettant la vérification des antécédents de ses membres.

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La vision de Garbo et les objectifs marketing des grandes entreprises

Kathryn Kosmides, fondatrice et PDG de Garbo, s’est exprimée sur cette fermeture, soulignant que beaucoup d’entreprises de technologie perçoivent la sécurité et la confiance principalement comme des outils de relations publiques. Elle préférerait que Garbo se recentre sur d’autres projets plutôt que de voir sa vision compromise et de devenir un simple élément des objectifs marketing des grandes entreprises.

Malgré cette situation, un porte-parole de Match Group a assuré que l’entreprise continuera d’investir significativement dans la sécurité de ses plateformes, en développant de nouvelles fonctionnalités et outils, et en engageant de nouvelles collaborations. 

Le groupe Match est actuellement à la recherche d’un nouveau partenaire pour remplacer Garbo, et les discussions avec d’autres fournisseurs sont déjà en cours.

La suspension de l’outil de vérification par Garbo

La suspension de cet outil de vérification par Garbo résulte de désaccords avec Match Group et de la difficulté à obtenir une rémunération pour ses services. Des discussions internes au sein des différentes marques de Match Group ont eu lieu concernant l’opérationnalité de l’outil.

La pression pour le développement de solutions de sécurité sur les applications de rencontre s’est intensifiée à la suite d’une publication de ProPublica en 2019, révélant l’utilisation de ces plateformes par des délinquants sexuels enregistrés. Cette révélation a entrainé une réponse des législateurs, intensifiant la pression sur les opérateurs d’applications de rencontre, dont Match Group.

Face à cette pression, la direction de Match Group avait perçu Garbo comme une solution innovante malgré son caractère inédit et non testé à l’époque. Cependant, la collaboration, évaluée à 1,5 million de dollars, annoncée en 2021, et le lancement de l’outil de vérification ont été critiqués pour avoir potentiellement induit un faux sentiment de sécurité chez les utilisateurs.

En conséquence de divergences sur les termes de financement entre Garbo et Match Group cet été, le conseil d’administration de Garbo a décidé de mettre un terme à cet outil. 

L’engagement de Garbo en faveur des réformes judiciaires et de la protection des victimes

Garbo, collaborant également avec d’autres petites entreprises, prévoit de redevenir une organisation gérée par des bénévoles et se focalisera sur le développement d’outils innovants pour lutter contre la violence basée sur le genre et d’autres préjudices interpersonnels dans l’ère numérique.

Garbo continuera son engagement en faveur des réformes judiciaires et de la protection des victimes et reste résolu à tenir les acteurs malveillants responsables.