Qu’est-ce que le keylogging ? Méthodes, risques et comment s’en protéger

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Le keylogging est la pratique consistant à enregistrer chaque touche que vous tapez sur un ordinateur ou un appareil mobile. Si certains keyloggers sont utilisés…

Panda SecurityOct 22, 202510 min read
Le keylogging est la pratique consistant à enregistrer chaque touche que vous tapez sur un ordinateur ou un appareil mobile. Si certains keyloggers sont utilisés légalement pour le contrôle parental ou la surveillance des employés, beaucoup sont installés par des cybercriminels pour voler des données privées.

Chaque fois que vous saisissez un mot de passe ou une information personnelle en ligne, il existe un risque que ces données soient enregistrées à votre insu. Le keylogging fait partie des méthodes utilisées par les cybercriminels pour capturer ces informations sensibles. Et avec la hausse constante de la cybercriminalité, le danger est bien réel : au 3 trimestre 2024, plus de 422 millions d’enregistrements de données ont été divulgués lors de fuites, touchant des millions de personnes dans le monde.

Le keylogging utilise des logiciels ou du matériel pour enregistrer tout ce que vous tapez. Découvrez ce qu’est cette menace numérique, comment elle fonctionne, les risques qu’elle présente et les mesures simples à adopter pour vous protéger.

Qu’est-ce que le keylogging ?

Le keylogging est la pratique consistant à enregistrer chaque frappe que vous effectuez sur un ordinateur ou un appareil mobile. Il peut capturer tout ce que vous saisissez : mots de passe, numéros de carte bancaire, messages, requêtes de recherche, voire notes personnelles.

Bien que le keylogging fasse souvent penser à une technique réservée aux pirates informatiques, il peut aussi avoir des usages légitimes. Par exemple, certains employeurs l’utilisent pour surveiller les appareils de l’entreprise, ou des parents pour assurer la sécurité de leurs enfants en ligne. Mais entre de mauvaises mains, les keyloggers deviennent de véritables outils d’espionnage capables de voler des données sensibles à des fins de fraude, d’usurpation d’identité ou d’autres cybercrimes.

Les différents types de keyloggers

Les keyloggers peuvent être des logiciels installés secrètement sur votre appareil ou des dispositifs matériels branchés à votre ordinateur. Dans les deux cas, ils enregistrent vos frappes sans que vous le sachiez. Voici les principales catégories de keyloggers : 

Keyloggers matériels

Un keylogger matériel est un petit dispositif connecté entre votre clavier et votre ordinateur, ou directement intégré dans un clavier ou une clé USB. Il enregistre chaque touche tapée et stocke les données pour que l’attaquant puisse les récupérer plus tard.

Exemple : une personne pourrait brancher une clé USB déguisée sur un ordinateur public afin de capturer des mots de passe ou des numéros de carte bancaire.

Keyloggers API

Un keylogger API est un type de logiciel espion qui s’intègre à l’API (interface de programmation d’applications) du système d’exploitation pour enregistrer les frappes. Chaque fois que vous appuyez sur une touche, l’API envoie cette information au logiciel, qui la consigne pour un usage ultérieur.

Exemple : un malware installé sur un ordinateur portable peut enregistrer chaque mot que vous tapez dans vos e-mails, documents ou applications de messagerie.

Keyloggers par interception de formulaires (form-grabbing)

Les keyloggers form-grabbing interceptent les informations saisies dans les formulaires en ligne — comme les pages de connexion ou les paiements — avant qu’elles ne soient chiffrées et envoyées sur Internet. Cela signifie que même un site HTTPS n’est pas à l’abri si le logiciel malveillant est présent.

Exemple : certains trojans bancaires intègrent des keyloggers form-grabbing pour voler les identifiants et mots de passe des utilisateurs.

Keyloggers basés sur le noyau (kernel-based keyloggers)

Les keyloggers basés sur le noyau fonctionnent au cœur même de votre système d’exploitation, au niveau du kernel, là où s’exécutent les processus essentiels. Grâce à cet accès très profond, ils peuvent intercepter les frappes avant même qu’un logiciel de sécurité ne puisse les détecter.

Exemple : un logiciel espion avancé peut installer un keylogger basé sur le noyau pour suivre toutes les actions d’un utilisateur sans jamais apparaître dans les analyses classiques.

Keyloggers acoustiques

Les keyloggers acoustiques enregistrent le bruit produit par vos frappes et utilisent ces sons pour deviner les touches que vous avez pressées. Ils peuvent prendre la forme de dispositifs physiques équipés d’un micro ou de logiciels exploitant le microphone intégré de votre appareil.

Exemple : un attaquant situé à proximité pourrait enregistrer les clics de votre clavier et utiliser un logiciel d’analyse audio pour reconstituer vos mots de passe.

Les dangers du keylogging

Une fois vos frappes enregistrées, les attaquants peuvent exploiter ces données de multiples façons, souvent lourdes de conséquences :

  • Usurpation d’identité : les informations personnelles volées (nom, adresse, numéro de sécurité sociale, etc.) peuvent être utilisées pour ouvrir des comptes bancaires, contracter des prêts ou commettre des délits en votre nom.
  • Fraude et espionnage industriel : les pirates peuvent dérober des identifiants d’entreprise, des secrets commerciaux ou des données financières, causant des pertes économiques et nuisant à la compétitivité.
  • Cyberharcèlement : les agresseurs peuvent surveiller des conversations privées, l’activité sur les réseaux sociaux ou les recherches en ligne afin d’intimider ou de harceler leurs victimes.
  • Pertes financières : des identifiants bancaires ou numéros de carte volés peuvent permettre de vider des comptes ou d’effectuer des achats frauduleux.
  • Prise de contrôle de comptes : des noms d’utilisateur et mots de passe dérobés offrent aux attaquants un accès total à vos e-mails, réseaux sociaux ou systèmes professionnels.
  • Atteinte à la réputation : des messages, photos ou documents sensibles peuvent être divulgués, entraînant gêne, discrédit ou dommages personnels et professionnels.

Les keyloggers ne sont pas rares : selon Sophos, en 2023, plus de 43 % des détections de malwares dans les PME concernaient des keyloggers, spywares ou stealers — preuve de l’ampleur de cette menace.

Comment les keyloggers infectent vos appareils

Les keyloggers n’apparaissent pas par magie — ils ont besoin d’une porte d’entrée. Les cybercriminels utilisent plusieurs ruses pour les installer sur vos appareils, souvent sans que vous vous en rendiez compte. Voici les méthodes les plus courantes.

Phishing

Les attaques de phishing consistent à vous inciter à cliquer sur un lien. Elles peuvent aussi vous pousser à ouvrir une pièce jointe dans un e-mail, un SMS ou un message frauduleux. Le lien ou le fichier contient souvent un logiciel de keylogging. Il s’installe discrètement et commence à enregistrer vos frappes au clavier.

Téléchargements furtifs (drive-by downloads)

Avec un drive-by download, le simple fait de visiter un site web compromis ou malveillant peut déclencher le téléchargement automatique. Cela peut installer un enregistreur de frappes sur votre appareil. Vous n’avez rien à cliquer : le code caché du site fait le travail à votre place.

Cheval de Troie (Trojan Horse)

Un cheval de Troie se déguise en programme inoffensif — document, image ou application. Une fois ouvert, il installe en arrière-plan un keylogger.Exemple : un jeu “gratuit” téléchargé depuis une source non fiable peut enregistrer tout ce que vous tapez sans que vous le sachiez.

Accès physique

Si quelqu’un a un accès direct à votre ordinateur. Il peut brancher un keylogger matériel entre votre clavier et l’unité centrale. Il peut aussi installer un logiciel espion en quelques minutes. Cette méthode est fréquente dans les espaces publics ou partagés, comme les cybercafés ou les bibliothèques.

Exploitation des failles système

Les pirates peuvent profiter de logiciels non mis à jour ou de navigateurs obsolètes pour installer un keylogger. En exploitant ces vulnérabilités, ils peuvent s’infiltrer sans déclencher d’alerte. Cela est surtout vrai si vos mises à jour de sécurité ne sont pas faites régulièrement.

Extensions de navigateur malveillantes

Certaines extensions douteuses demandent des autorisations excessives, comme lire tout ce que vous tapez sur les sites web. Une fois installées, elles fonctionnent comme un keylogger logiciel, enregistrant vos données personnelles et les envoyant à des attaquants.

Logiciels associés à d’autres programmes

Les keyloggers peuvent être intégrés dans des logiciels gratuits apparemment légitimes — par exemple une application utilitaire ou un lecteur multimédia. En installant le programme, vous installez aussi le logiciel espion à votre insu. Les freewares issus de sources non vérifiées sont souvent à l’origine de ce type d’infection.

Comment savoir si un keylogger est présent sur votre appareil

Détecter un keylogger rapidement permet de limiter les dégâts. Voici les signes d’alerte possibles — certains plus visibles selon le type d’appareil (ordinateur, Android, iPhone, etc.) :

  • Saisie ralentie. Si un décalage apparaît entre la frappe et l’affichage du texte. Un logiciel espion pourrait intercepter vos touches avant qu’elles ne s’affichent.
  • Applications qui se figent fréquemment. Des blocages ou plantages inhabituels peuvent être dus à la charge supplémentaire d’un keylogger fonctionnant en arrière-plan.
  • Processus inconnus qui consomment des ressources. Ouvrez le Gestionnaire des tâches (Windows) ou le Moniteur d’activité (Mac).  Recherchez des noms de processus suspects ou une utilisation CPU anormale.
  • Activité réseau inhabituelle. Un keylogger peut transmettre les données collectées vers un serveur distant. Surveillez les pics soudains de trafic Internet, surtout vers des adresses IP inconnues.
  • Alertes inattendues du pare-feu. Si votre pare-feu indique qu’un programme essaie de se connecter à Internet sans votre action. Il peut s’agir d’un keylogger tentant d’envoyer vos données volées.
  • Présence d’appareils physiques suspects. Inspectez votre poste pour repérer de petits gadgets insérés entre le clavier et l’ordinateur, ou des clés USB étranges. Les keyloggers matériels sont souvent dissimulés, mais peuvent être identifiés en observant attentivement.

Comment protéger vos appareils contre les keyloggers

Prévenir le keylogging commence par une bonne hygiène numérique. Les mesures à adopter varient selon que vous utilisez votre propre appareil ou un appareil public. Voici les meilleures pratiques à suivre pour rester en sécurité :

  • Installez un logiciel antivirus, anti-spyware et anti-malware. Cela permet de détecter et supprimer les logiciels de keylogging malveillants avant qu’ils ne causent des dommages.
  • Utilisez des anti-keyloggers dédiés si votre antivirus ne possède pas cette fonction. Ils détectent et bloquent les enregistreurs de frappes en temps réel, empêchant ainsi la capture de vos données.
  • Surveillez le trafic réseau et l’activité du clavier ou de la souris. Cela permet de repérer des transferts de données inhabituels ou des schémas de saisie pouvant indiquer un keylogger.
  • Mettez en place des contrôles d’accès stricts et l’authentification à deux facteurs (2FA) pour renforcer la sécurité. Même si votre mot de passe est volé, il sera inutile sans le second code de vérification.
  • Démarrez votre ordinateur à partir d’un lecteur de confiance en lecture seule. Cela garantit qu’aucun malware caché ne s’exécute en arrière-plan.
  • Utilisez des programmes de remplissage automatique de formulaires pour entrer vos mots de passe et informations personnelles. Ainsi, rien n’est laissé à enregistrer pour un keylogger.
  • Optez pour des mots de passe à usage unique (OTP) qui expirent après une seule utilisation. Même s’ils sont volés, ils ne peuvent pas être réutilisés.

Évitez le keylogging avec Panda Dome

Le keylogging est une menace silencieuse. Ses conséquences peuvent être désastreuses — mots de passe dérobés, comptes bancaires vidés, usurpation d’identité.Pour rester protégé, il faut une sécurité continue et proactive capable de bloquer les attaques avant qu’elles ne fassent des dégâts.

Panda Dome offre des fonctionnalités de sécurité avancées : détection des malwares en temps réel, outils anti-spyware, protection spécifique contre les logiciels de keylogging.

Le programme surveille l’activité de votre système, bloque les téléchargements malveillants et protège vos informations personnelles contre les regards indiscrets. Optez pour Panda Dome dès aujourd’hui et protégez vos appareils contre les keyloggers et autres cybermenaces.

 

Frequently Asked Questions

Un keylogger peut-il être supprimé ou désactivé ?


Oui, la plupart des keyloggers peuvent être supprimés ou désactivés :

  • Sur les appareils personnels, effectuez une analyse complète avec un logiciel antivirus, anti-malware ou un anti-keylogger réputé.
  • Pour les keyloggers matériels, inspectez physiquement vos appareils afin de repérer tout connecteur ou dongle inconnu et retirez-les.

Le maintien de votre système et de vos logiciels à jour empêche également de nombreux keyloggers de se réinstaller.

Comment savoir si quelqu’un enregistre mes frappes ?


Les signes de keylogging incluent une saisie retardée, des plantages inhabituels, une utilisation élevée du processeur par des processus inconnus ou une activité réseau inattendue. La surveillance de votre système à l’aide d’outils de sécurité peut aider à détecter les logiciels suspects, et la vérification des alertes du pare-feu peut révéler des programmes tentant d’envoyer des données vers des serveurs inconnus.

Le keylogging peut-il avoir des usages légitimes ?


Bien que souvent associé à la cybercriminalité, le keylogging a des usages légitimes. Les parents peuvent surveiller l’activité en ligne de leurs enfants pour garantir leur sécurité, et les employeurs peuvent suivre les appareils de l’entreprise afin d’en assurer le bon usage. Dans ces cas, le logiciel de keylogging est utilisé de manière transparente et légale pour recueillir des informations utiles sans nuire aux utilisateurs.