Le gouvernement a présenté sa feuille de route numérique et environnement.

Elle met l’accent sur le reconditionnement et le réemploi alors que la fabrication des smartphones, ordinateurs, écrans et autres objets connectés représentent les ¾ de l’empreinte numérique de la France.

Le ministère de la Transition Écologique dirigé par Barbara Pompili et le Secrétariat d’État au numérique de Cédric O prennent donc le parti d’inciter et d’informer les consommateurs plutôt que de punir, tout en faisant converger numérique et environnement.

« La transition écologique sans le progrès numérique est impossible, et la transition numérique doit s’inscrire dans l’exigence écologique » écrivent les auteurs de la feuille de route.

Ils proposent donc 3 axes majeurs et 15 actions pour « mieux connaître l’impact du numérique, favoriser des usages soutenables et innover dans le numérique pour en mobiliser tout le potentiel au service de la transition. »

Le premier axe « connaître pour agir » – le baromètre environnemental des acteurs du numérique

Il vise à mettre en place des sources fiables pour suivre l’évolution de l’impact du numérique en créant un baromètre environnemental des acteurs du numérique, comme le proposait il y a peu l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (l’Arcep).

Celle-ci obtiendra donc le pouvoir de collecter des données auprès de tous les acteurs du numérique : les télécoms, les opérateurs de centres de données, les fournisseurs de service et les éditeurs de logiciels.

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L’Arcep sera alors en mesure de suivre les bonnes pratiques des analyses de cycles de vie et l’impact environnemental des infrastructures digitales (émissions de carbone, consommation d’eau et de matériaux, etc.)

Les deuxième et troisième axes : un numérique plus sobre, le réemploi et l’innovation

Pour ne pas opposer numérique et environnement, la feuille de route propose un axe innovation pour favoriser l’émergence de start-up à haut potentiel dans le domaine du numérique soutenable en renforçant le label « GreenTech », ce qui va appuyer le plan de relance du gouvernement qui a déjà attribué aux start-up françaises de la GreenTech pas moins de 300 millions d’euros.

L’axe le plus conséquent de cette feuille de route vise à soutenir un numérique plus « sobre ».

Le premier objectif est de limiter le renouvellement des appareils connectés (ordinateurs, téléphones, etc.). Pour l’instant, l’État n’interdit pas les pratiques commerciales des opérateurs visant à renouveler son téléphone mais se réserve le droit d’imposer des mesures plus drastiques si l’étude en cours révèle un impact environnemental trop important.

Cette feuille de route privilégie donc l’information via une campagne nationale de sensibilisation et en travaillant avec les entreprises du secteur pour définir des engagements forts en faveur du reconditionnement et de l’écoconception.

Ces mesures iront s’ajouter à la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC) qui favorise les réseaux de reconditionnement et met en place le fameux « indice de réparabilité » des produits.

Une feuille de route plutôt bien accueillie mais « décevante au regard des demandes de la Convention Citoyenne pour le Climat » selon le responsable du réseau GreenIT Frédéric Bordage, qui s’étonne de l’absence totale du numérique au sein de la loi Climat et Résilience.