Aujourd’hui plus personne n’échappe au numérique. Entreprises et particuliers l’utilisent tous les jours. Pour fonctionner, cette technologie a besoin de serveurs nécessitant beaucoup d’énergie… qui est encore largement fournie par les combustibles fossiles.

Le numérique a un impact considérable sur l’environnement. Il n’y a qu’à regarder les chiffres : en 2018, Amazon a provoqué 44,4 mégatonnes d’émissions de carbone (emballages, transports, voyages d’affaires), soit autant que la Finlande.

Pour Apple, c’est 25,2 mégatonnes en 2018.

Les grandes entreprises ont un rôle à jouer pour réduire ces émissions, autant que les particuliers.

Comment minimiser son impact carbone lorsqu’on est un particulier ?

Rendre sa consommation d’ordinateur plus éco-responsable n’est pas utopique, il existe aujourd’hui beaucoup de solutions. Voici lesquelles.

1- Réparer

L’obsolescence programmée est un autre sujet, mais lorsque votre ordinateur tombe en panne, la première des choses à faire n’est pas de le jeter, mais d’essayer de le réparer chez un réparateur local.

A noter que souvent, les ordinateurs tombent en panne à cause d’une seule petite pièce défectueuse. Ce serait un véritable gâchis de jeter l’appareil tout entier sans tenter de réparer.

2- Votre ordinateur n’est pas réparable ? Remplacez-le par un « ordinateur vert » !

Qu’est-ce que l’informatique verte ?

Appelée aussi Green IT, c’est une démarche qui vise à réduire l’empreinte sociale, économique et environnementale du digital.

Il y a deux choses à différencier :

  • Le coût écologique du matériel
  • Le coût écologique de son utilisation, qui représente essentiellement la consommation électrique des machines et des datas centers

En ce qui concerne le matériel, sachez qu’il génère énormément de déchets. En effet, comme nous l’évoquions plus haut, l’obsolescence programmée nous force à changer d’ordinateur tous les 3-4 ans environ. Fabriqués comme de véritables objets jetables, ils sont pourtant composés de déchets toxiques (batteries), de métaux rares et de plastiques traités difficilement recyclables. Pour vous donner une idée, ces déchets représentent 24kg par habitant et par an en France, dont seulement 15% sont recyclés !

3- Appliquez la règle des 4 R

  • RÉDUIRE 

La première question à se poser est certainement la plus simple : ais-je vraiment besoin d’un ordinateur portable ? évidemment, pour beaucoup de personne, c’est leur outil de travail, donc impossible de s’en passer. Mais pour les autres, la question vaut la peine d’être posée.

  • RÉPARER

Si votre ordinateur tombe en panne pendant la garantie, la plupart des marques vous le réparent gratuitement. Hors garantie, confiez-le à un réparateur local.

Une chose à savoir : aujourd’hui, avec la miniaturisation des composants et les modes de fabrication des ordinateurs grand public, il est extrêmement difficile de réparer. En effet, les pièces sont souvent scellées entre elles et inaccessibles, donc irremplaçables. C’est différent pour les ordinateurs professionnels, mais beaucoup plus cher.

  • RÉUTILISER

Si malgré tout votre ordinateur doit être remplacé, privilégiez les ordinateurs d’occasion chez un particulier sur les sites de petites annonces comme leboncoin, ou, si vous êtes frileux à cette idée, mettez-vous aux ordinateurs d’occasion reconditionnés ! Beaucoup de sites sérieux existent sur internet comme backmarket, tradediscount ou unesourisverte, et les revendeurs locaux, experts et de bons conseils peuvent aussi vous aiguiller pour choisir un ordinateur à votre goût ! Il suffit de chercher dans votre ville.

  • RECYCLER

Si votre vieil ordinateur fonctionne encore, vendez-le sur les plateformes de petites annonces, il fera certainement le bonheur de quelqu’un !

S’il est vraiment non utilisable, voici quelques pistes pour s’en débarrasser plus proprement :

  • Revendez-le pour les pièces
  • Donnez-le à des associations locales comme emmaüs, recupe.fr ou donnon.org
  • Donnez-le à votre réparateur pour qu’il se serve des pièces détachées
  • Recyclez-le ! Car il est constitué de métaux rares et polluants qui seront correctement extraits et recyclés dans des points de collecte que vous pourrez trouver sur le site ecosystem.eco

Que faire pour minimiser son empreinte carbone lorsqu’on est une entreprise ?

En étudiant votre infrastructure informatique, il y a bien des points que vous pourriez améliorer. Voici lesquels :

  • Utiliser une architecture évolutive

De plus en plus d’entreprises migrent leur infrastructure informatique vers un cloud.

La façon de fonctionner la plus courante lorsqu’une entreprise pratique le cloud computing est de louer un serveur qui est toujours actif, jour et nuit, et qui dépasse largement la charge de pointe effective de l’entreprise. Même s’il y a une différence de trafic dans les services entre l’après-midi et la nuit par exemple, le cloud fonctionne toujours à pleine capacité.

C’est là que vous pouvez améliorer les choses : il existe des logiciels à architecture évolutive qui « équilibrent les charges ». Grâce à cela, vous n’aurez plus de gaspillage en électricité et de pertes d’argent pour vos serveurs en mode veille pendant la nuit, et vous réduirez considérablement l’empreinte carbone de votre infrastructure cloud.

  • Faites appel à des fournisseurs de cloud plus responsables et « verts »

Les fournisseurs de cloud ne sont pas tous égaux en ce qui concerne leur approvisionnement en énergie. Cela peut dépendre pour beaucoup des infrastructures de la région dans laquelle ils sont implantés : en Suède par exemple, on utilise beaucoup d’énergie renouvelable alors qu’en France, il y a beaucoup d’énergie issue du nucléaire.

Du coup, les émissions de carbone de votre entreprise vont varier en fonction l’emplacement de votre cloud.

Les grands services comme AWS et Microsoft Azure sont plus verts que beaucoup d’autres. Ainsi, avec Amazon Web Services vous permet de choisir l’emplacement physique de leur puissance de calcul grâce à une carte qui répertorie les centres de données AWS fonctionnant à l’énergie verte.

Microsoft a construit un planificateur Kubernetes (exportable sur d’autres fournisseurs) qui permet de migrer vos tâches vers des centres de données plus verts.

Si vous ne souhaitez ni AWS ni Azure, l’annuaire de petits fournisseurs à énergie verte de la Green Web Foundation vous aidera à choisir.

  • Choisissez judicieusement votre langage de programmation

On n’y pense pas souvent, mais les langages de programmation n’ont pas tous la même consommation de ressources. JavaScript et Python consomment davantage que les programmes écrits dans les langages Fortran, C++ ou Rust.

Les langages orientés objets consomment aussi davantage que les langages impératifs.

En clair, l’optimisation du code est à ne pas négliger !