Cette application de chat vidéo en groupe est l’une des plus téléchargées en France depuis le début du confinement : plus de 10 millions sur Android et bien d’autres sur Iphone.

Elle se différencie de Messenger ou WhatsApp par le fait qu’il suffise d’ouvrir l’application pour que les contacts de l’utilisateur puissent accéder à son chat vidéo. Du coup, les amis d’amis peuvent se parler sans avoir forcément ces personnes dans leur carnet d’adresse.

D’un point de vue de la sécurité informatique, il est bon de se demander si cette application est totalement sûre, notamment en ce qui concerne la collecte des données personnelles.

Avant de télécharger Houseparty, ayez en tête ceci :

L’application va vous demander non seulement votre numéro de téléphone, mais aura aussi accès à vos contacts téléphoniques, ainsi que ceux de Facebook et Snapchat si vous l’autorisez. Cela veut dire que l’application collectera la totalité de vos contacts, y compris professionnels, et éventuellement les contacts de vos contacts, ce qui signifie que certaines de ces personnes pourraient « s’inviter » dans vos conversations privées.

Mais Houseparty ne s’arrête pas là : l’application collecte aussi de nombreuses informations liées à l’appareil que vous utilisez : type d’appareil, adresse IP, opérateur, adresse MAC ou numéro IMEI, mais aussi le lieu où vous vous trouvez.

Elle collecte également des données vous concernant via les cookies, les pixels invisibles et les balises web. Elle déclare même analyser les interactions sociales des personnes entre elles, ce qui, tout cela réuni, ne correspond absolument pas au respect de la vie privée attendu pour ce genre de plateforme.

Houseparty peut aussi utiliser vos conversations

Vous avez certainement vu passer sur les réseaux sociaux des vidéos d’utilisateurs dansant ensemble devant leur caméra, ou faisant un concert par visioconférence. Sachez que Houseparty se réserve le droit d’exploiter ces contenus.

En effet, il est stipulé dans leurs conditions générales que « Houseparty est libre d’utiliser le contenu de toutes les communications passées via ses services, dont toute idée, invention, concept ou techniques. »

Si vous vous dites que ce n’est pas très problématique quand il s’agit d’un concert entre copains, imaginez les conséquences sur une conversation confidentielle à propos d’un projet d’entreprise.

Restez donc très prudent si vous utilisez cette plateforme, car, contrairement à WhatsApp, Messenger ou Facetime, vos conversations ne sont pas cryptées.

Alors, comment renforcer la confidentialité de vos conversations ?

  • Vous pouvez activer le mode privé pour que vos discussions soient verrouillées et seulement accessibles aux personnes que vous aurez choisies.
  • Vous pouvez activer l’option « Sneak into the house » pour que vos contacts ne soient pas alertés à chaque fois que vous vous connectez.
  • Vous pouvez utiliser un faux nom et une fausse date d’anniversaire
  • En théorie, vous pouvez aussi demander à l’application de supprimer vos données personnelles en écrivant en anglais à hello@houseparty.com

L’application se dit victime de dénigrement

L’éditeur de l’application Houseparty a répondu après les nombreuses attaques dont elle a fait l’objet ces derniers temps.

Accusée de s’être fait pirater

En effet, plusieurs personnes accusent la plateforme d’avoir été piratées après l’installation de l’application sur leur smartphone. Les cybercriminels en auraient profité pour hacker leurs comptes Netflix, Spotify, Snapchat, eBay et même leurs compte bancaire en transitant par l’application.

Convaincu d’être victime d’une campagne diffamatoire, l’éditeur Life On Air a réagi sur les réseaux sociaux en indiquant que « tous les comptes Houseparty sont sécurisés » et que « le service est sécurisé et n’a jamais été compromis. Il ne collecte pas de mots de passe pour le compte d’autres sites ».

Plus fou encore, pour prouver sa bonne foi, l’éditeur offre une prime d’un million de dollars à quiconque lui fournira la preuve que l’application a bien été victime d’une campagne de dénigrement.