L’automutilation fait référence à différents comportements qui vont de la violence physique à la violence psychologique. Habituellement, cela implique des douleurs physiques telles que des coupures ou des brûlures, mais il existe aussi une forme d’automutilation qui se déroule en ligne, appelée automutilation numérique.

Cette nouvelle forme de violence psychologique touche principalement les adolescents, en particulier les garçons.
L’automutilation numérique consiste à publier en ligne de manière anonyme des remarques blessantes et parfois verbalement abusives sur soi-même. Les adolescents créent des personnages en ligne distincts et utilisent ces comptes pour poster des commentaires haineux ciblés contre eux-mêmes. Cette forme d’automutilation vise principalement à réguler les sentiments de haine et de tristesse, ainsi qu’à attirer l’attention de leurs pairs et éventuellement de leur famille.

On estime qu’environ 6% des jeunes ont déjà posté anonymement des commentaires méchants sur eux-mêmes. Contrairement à une idée fausse répandue chez les adultes, les garçons sont plus susceptibles d’adopter ce comportement que les filles. Cependant, les filles peuvent également participer à cette forme d’agression, bien que moins fréquemment.

Certains facteurs qui peuvent contribuer à l’automutilation numérique comprennent l’orientation sexuelle, la toxicomanie, la dépression et d’autres formes d’intimidation.

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Les personnes qui s’automutilent numériquement sans intention de se suicider ont tendance à être déprimées et peuvent avoir des difficultés à contrôler leurs émotions. Des problèmes d’estime de soi, de tolérance à la douleur et de dissociation peuvent contribuer à ce comportement.

Des exemples tragiques d’automutilation numérique sont déjà survenus, c’est notamment le cas d’Hannah Smith, une adolescente de 14 ans. Bien que décrite comme intelligente et vive, elle a été retrouvée pendue dans sa chambre. Sa famille soupçonnait qu’elle était victime de cyberintimidation, mais ils ont découvert plus tard que c’était elle-même qui postait les messages haineux à son sujet.

Le traitement de l’automutilation numérique peut impliquer des thérapies telles que la thérapie cognitivo-comportementale ou la thérapie comportementale dialectique. Ces thérapies aident les individus à identifier les problèmes sous-jacents, à réguler leurs émotions, à résoudre les problèmes, à renforcer leur estime de soi et leurs compétences relationnelles, ainsi qu’à gérer leur niveau de stress.

Il est important de reconnaître les situations qui vous font vous sentir hors de contrôle et de développer des stratégies pour prendre soin de vous-même. Il est également essentiel de ne pas recourir à des substances pour faire face à la détresse émotionnelle, d’identifier les différents sentiments entourant certaines situations et de demander de l’aide lorsque nécessaire.