Le live-streaming, c’est-à-dire la diffusion de vidéos en direct sur Internet, est devenu un mode d’expression courant chez les enfants et les adolescents. Sur Instagram, TikTok, Twitch, Kick ou encore Facebook, ils peuvent partager leur quotidien, leurs passions ou leurs talents en temps réel.
Ce moyen de communication présente de nombreux avantages : partage, créativité, expression, connexion sociale… mais elle comporte aussi de nombreux risques qu’il est important de connaître pour mieux protéger les jeunes utilisateurs.
Il est essentiel que tous — parents, enseignants, jeunes — soient conscients de ces dangers, afin de mieux prévenir et protéger.
En quoi consiste le live-streaming et pourquoi il est si attractif pour les jeunes
- Le live-streaming permet de diffuser du contenu en temps réel, donnant un sentiment immédiat de partage et de communauté.
- De nombreuses applications intègrent maintenant cette fonctionnalité (Instagram, Facebook, Snapchat, Twitch, etc.), ce qui facilite son utilisation pour les jeunes, souvent déjà actifs sur ces plateformes.
- L’attrait tient aussi à la visibilité, la reconnaissance sociale, le désir de montrer sa vie ou ses talents, de recevoir des réactions immédiates (likes, commentaires). Cela crée une pression — soit auto-imposée, soit induite par les pairs.
Les risques associés au live-streaming
Voici les principaux dangers :
| Risque | Description |
|---|---|
| Exposition à un contenu choquant ou inapproprié | Parce que le direct est difficile à modérer en temps réel, les jeunes peuvent tomber sur des scènes de violence, de sexualité explicite, de discours haineux ou dangereux. Certaines plateformes comme Kick, moins strictes que d’autres en matière de modération, exposent particulièrement les jeunes à ce type de contenu |
| Perte de vie privée / révélation involontaire | - Révélation d’informations personnelles (adresse, école, éléments dans la chambre, etc.). - Localisation accidentelle : le fait de montrer son environnement ou être géolocalisé peut alerter sur le lieu de résidence. |
| Problème de consentement | Des personnes peuvent apparaître dans le stream sans avoir donné leur accord. |
| Audience inconnue / prédateur potentiel | On ne sait pas toujours qui regarde : anonymat, faux profils, personnes malintentionnées peuvent profiter du streaming pour le harcèlement, l’exploitation voire le grooming. |
| Pression sociale ou comportement risqué | Pression à « faire le show », à faire des choses inattendues ou dangereuses pour plaire à l’audience. Le besoin de s’exposer peut pousser à franchir des limites personnelles. |
| Conséquences psychologiques / bien-être | Exposition à des contenus traumatisants, comparaisons sociales, cyberharcèlement ou commentaires négatifs, sentiment d’être observé constamment, ce qui peut générer anxiété, stress ou isolement. |
| Partage ou enregistrement non autorisé | Même si le streaming est supprimé ou interrompu, il peut avoir été enregistré, partagé, capturé. Ce contenu peut rester en ligne sans contrôle. |
Conseils pour limiter les risques
Voici des pistes concrètes pour les différentes parties concernées :
Pour les jeunes / adolescents
- Réfléchir avant de diffuser : qu’est-ce que je montre ? Est-ce que je révèle des données privées ou sensibles (adresse, lieu, objets reconnaissables) ?
- Paramétrer la vie privée : limiter la visibilité (amis seulement, etc.), vérifier qui peut commenter, qui peut regarder.
- Ne jamais céder à la pression : ne pas faire quelque chose en direct juste pour avoir plus de vues ou satisfaire les pairs.
- Être conscient que ce que l’on diffuse peut rester : capture d’écran, enregistrement, partage.
- Avoir un plan B : si ça tourne mal (harcèlement, intrusion, etc.), savoir comment couper le stream, bloquer ou signaler les contenus ou les personnes.
À l’intention des parents
- Dialoguer : parler des usages, des motivations, des peurs, des exemples de ce qui pourrait être dangereux.
- Établir des règles claires à la maison concernant les lives : quand, avec qui, dans quelles conditions.
- Connaître les plateformes que leur enfant utilise, leurs paramètres de confidentialité, leurs mécanismes de signalement.
- Superviser sans surveiller de façon envahissante : encourager l’autonomie tout en restant disponible.
Pour les éducateurs / écoles
- Former les enseignants sur les risques du live-streaming (vie privée, consentement, grooming, etc.).
- Intégrer la notion de sécurité en ligne : ce qu’est une empreinte numérique, les comportements responsables, etc.
- Mettre en place des politiques de sécurité numérique (charte, règlement intérieur, guide parental, etc.).
- Créer des ressources, ateliers ou interventions pour sensibiliser les jeunes aux dangers.
Le live-streaming offre de belles opportunités d’expression et de partage aux jeunes générations. Mais il ouvre aussi la porte à des risques bien réels, souvent sous-estimés.
Certaines plateformes comme Kick, qui misent sur une plus grande liberté de diffusion, nécessitent une vigilance accrue.
En combinant vigilance individuelle, accompagnement parental et sensibilisation scolaire, il est possible de transformer cette pratique en un espace plus sûr, où créativité et communication ne riment pas avec mise en danger.