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Des études révèlent que les données IA ignorent certaines valeurs humaines

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L’intelligence artificielle fascine par sa capacité à apprendre, à comprendre le langage humain, à générer des images, du code, des textes… Pourtant, une série de recherches récentes révèle une faille discrète mais fondamentale : les jeux de données qui nourrissent ces systèmes sont loin d’être neutres. En réalité, ils laissent de côté toute une part de la diversité humaine — notamment certaines valeurs culturelles, sociales et morales. Ce qui contribue ainsi à l’introduction de biais culturels dans les données de l’IA.

Quand l’IA apprend nos biais (sans les remettre en question)

Pour fonctionner, les modèles d’intelligence artificielle s’entraînent sur d’immenses corpus de textes, d’images et d’interactions humaines, glanés principalement en ligne. Ces données portent les traces de nos idées, nos systèmes de pensée, nos biais — conscients ou non. Ce que révèlent les chercheurs, c’est que ces modèles héritent aussi de nos angles morts, contribuant ainsi aux biais culturels de l’IA.

Quelques exemples concrets ? Des modèles de traitement du langage qui associent spontanément certaines professions à un genre (infirmière = femme, ingénieur = homme), ou encore qui valorisent certaines normes sociales au détriment d’autres moins représentées dans les corpus d’entraînement.

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Des biais… exportés à l’échelle mondiale

Le problème ne s’arrête pas là. Quand une IA conçue dans un contexte culturel précis est déployée à l’international, elle peut introduire — voire imposer — des visions du monde qui ne correspondent pas aux réalités locales. C’est ce qu’on appelle le transfert involontaire de biais culturels.

Par exemple, un stéréotype lié au mariage, au genre ou à la réussite sociale, intégré dans un modèle d’IA en anglais, peut être « traduit » dans d’autres langues sans prise en compte des nuances locales. Cela peut créer des situations absurdes, voire offensantes, dans certaines régions du monde.

Construire des IA qui comprennent la diversité

Face à ce constat, plusieurs initiatives visent à rendre les jeux de données plus représentatifs. Il ne s’agit pas seulement d’ajouter plus de langues ou de pays, mais bien de réfléchir à la manière dont les valeurs humaines sont exprimées, perçues et interprétées dans chaque culture.

Parmi ces efforts, des chercheurs testent l’impact de traductions humaines (plutôt que générées automatiquement) sur les réponses des IA. Ces traductions tiennent compte du contexte, de l’intention, et parfois même du non-dit — autant d’éléments que les machines peinent à saisir seules.

Des machines neutres ? Un mythe à dépasser

L’idée selon laquelle l’IA serait impartiale car « basée sur les données » est aujourd’hui largement remise en question. Comme les données sont humaines, elles portent en elles nos contradictions. Ce que l’on choisit de collecter, d’étiqueter, de valoriser ou d’ignorer influence profondément les systèmes que l’on crée.

C’est pourquoi la transparence sur la nature des données utilisées, le dialogue avec des experts culturels et sociaux, et une réflexion éthique continue doivent faire partie intégrante du développement de l’IA.

Ce que ces recherches nous apprennent, c’est que la technologie n’évolue jamais en vase clos. Les IA que nous construisons sont le reflet du monde que nous leur montrons. À nous de faire en sorte qu’il soit aussi riche, complexe et humain que possible.

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